Petit homme poilu

Well well well… Par où commencer ? J’ai eu une page blanche assez longue, et me voilà inspirée de nouveau avec un nouveau style d’article, pas très éloigné de ce que j’écris déjà mais je vais essayer de moins réfléchir et de plus écrire.

Dans presque un mois je pars (enfin!) en vacances. Et la question que je me pose et qu’on se pose toutes comme chaque été : à quel moment vais-je aller chez l’esthéticienne ? Bien que je n’ai pas vraiment été éduqué avec un diktat du no poil, à un moment j’ai été confrontée à la société… ou plutôt à mes camarades de classes. Voyez-vous, il fut un temps où je portais des pantacourts 3/4, en 5ème précisément. Je n’avais pas encore touché à mes poils de jambes puisque, comme me l’avait expliqué ma mère j’avais 12 ans et si je commençais à me raser maintenant, j’allais galérer toute ma vie avec la repousse, les coupures etc. Elle m’avait donc promis qu’un peu plus tard, quand je serai grande, j’aurais droit à une séance chez l’esthéticienne. Hors, mes camarades étaient d’un autre avis, je ne leur en veux absolument pas puisque, comme tout le monde les diktats de beauté s’imposent insidieusement dans nos têtes à tous. Ce qui m’a valu le surnom de « petit homme poilu », d’où le titre. Ca n’a pas duré longtemps et ça ne m’a pas blessé plus que ça. Tout ça pour dire que c’était il y a déjà 10 ans.

Aujourd’hui, 2019, malgré toutes les démarches qui ont été faites et l’avancé de la désacralisation de la femme parfaite. Le mythe de la femme imberbe continue… Je dis mythe parce que nous faisons face à un réel déni. Oui la femme a des poils et oui ce n’est qu’une illusion de croire que celle-ci n’en a jamais eu.

Outre le fait que les poils ont une utilité, quid de leur beauté ? Pour ceux qui continuent de me parler d’hygiène, merci de relire vos cours d’SVT. Que ce soit à travers les pubs, les tops models ou les célébrités nous avons été habitués depuis plusieurs années voire décennies à ce que les femmes soient sans poils. Mais est ce la vérité ? Non. Nous avons tous et toutes des poils. La question esthétique du problème est de nos jours politique. Quand bien même chacun pensent ce qu’il veut, chacun n’est pas libre de faire ce qu’il veut. L’autre jour à mon boulot, une maman s’est exclamé qu’elle avait vu une jeune femme avec des poils aux cuisses et que c’était moche. Lorsque l’on a été habitué et élevé dans ce sens, est ce vraiment un choix ? Choisis t-on vraiment de ne pas vouloir de poils ou sommes nous simplement soumis inconsciemment aux standards de beauté de la société actuelle ?

Nous sommes allés jusqu’à inventer l’épilation au laser definitive. Je ne suis pas contre et j’y songe personnellement pour une question de rentabilité. Une amie esthéticienne se l’ait offert et a tout enlevé. Je dis bien tout. Je respecte ce choix. Je ne serai jamais en mesure de le faire, car oui j’apprécie avoir quelques poils sur mon pubis en l’occurence. C’est dit. Rien que pour faire honneur à la petite fille que j’étais et qui mourrait d’envie de devenir grande. Les quelques signes de poils naissant sous mes bras et sur mon pubis ont été une marque importante dans mon arrivée dans l’âge adulte. J’ai pourtant testé quelques fois l’épilation intégrale, qui apporte évidemment un confort pour certaines occasions, je n’ai jamais supporté mon reflet dans le miroir. J’ai toujours l’impression de voir ma soeur par exemple et elle a 9 ans.

Bien que ce soit une question objective, le poil, comme je l’ecrivais plus haut, est devenu politique. C’est un débat ouvert qui a lieu aujourd’hui sur la place publique. Quand cesseras t-on d’être choquée d’apercevoir une femme avec des poils sous les bras ?

J’irais plus loin.

Quand accepterons nous enfin d’être des femmes plutôt que des filles ?

Je n’ai pas parlé des hommes et de leur regard sur nos poils car cela varie d’un homme à l’autre et que le plus important, c’est le regard que nous portons sur nous. Même si il est souvent arrivé, parmi mes amies et sûrement parmi vous, qu’un mec vous fasse la remarque.