Journalisme #2 : Une loi contre la maigreur sur les podiums

(petit throwback, l’article date mais j’avais envie de la partager avec vous)

L’année 2017, est une année de révolution dans le monde de la mode puisqu’elle a vu naître une loi pour régir le diktat de la maigreur dans les défilés.

Une loi pour régir les castings de mode 

La loi Marisol Touraine sur la santé a été promulguée en janvier 2016, et contient deux décrets dit « loi mannequin » qui après avoir eu du mal à se faire une place, sont rentrés en vigueur en mai 2017. L’article 19 et 20 de la loi Marisol Touraine oblige « d’accompagner les photographies à usage commercial de la mention photographie retouchée lorsque l’apparence corporelle des mannequins a été modifiée par un logiciel de traitement d’image, pour affiner ou épaissir leur silhouette ». Cela concerne toutes les plateformes des panneaux publicitaires aux catalogues ou prospectus. Cette loi devra être complètement applicable courant octobre. Le décret le plus marquant est celui concernant le certificat permettant l’exercice de l’activité de mannequin. Il concerne les professionnels situés sur le territoire français ou dans l’Union Européenne et l’espace économique européen. Il stipule qu’il sera délivré des certificats médicaux qui prendront « en compte le critère de l’indice de masse corporelle (IMC) dans l’évaluation de l’état de santé des mannequins ». Ceux ci devront conditionner l’activité du mannequin. Cependant, ce décret va tout de même connaître quelques changements d’ici quelques mois car il a été jugé que l’IMC n’était pas une base de travail suffisante pour contrôler l’état de santé d’un mannequin. L’état psychologique, les antécédents et l’état de santé globale devra être prise en compte, et rajouté dans le décret très prochainement.

Dans un communiqué de presse Marisol Touraine précise que ces textes « visent à agir sur l’image du corps dans la société pour éviter la promotion d’idéaux de beauté inaccessibles et prévenir l’anorexie chez les jeunes. » Elle ajoute notamment que « l’exposition des jeunes à des images normatives et non réalistes du corps entraîne un sentiment d’autodépréciation et une mauvaise estime de soi pouvant avoir un impact sur les comportements de santé. »

La loi a t elle été appliquée ?

Au cours de la dernière Fashion Week de New York, nous avons pu voir de nouveaux podiums dédiés aux tailles « non mannequins ». Notamment la marque de lingerie « Additon Elle », qui a fait défiler exclusivement des mannequins « plus sizes », incarnée par Ashley Graham, un mannequin connu pour porter du 48.

Pour ce qui est de la retouche photo, les magazines ont encore du mal à se passer de leurs habitudes. Plusieurs célébrités ont été choqué d’avoir été retouché sur des couvertures de magazines. Notamment Emily Ratajkowski, en couverture de Madame Figaro pour la rentrée, a fait connaître sa déception sur instagram après avoir vu ses lèvres et sa poitrine retouchées. Cette actrice et mannequin, n’a jamais caché son corps. Activiste, elle prône la liberté du corps et poste souvent des photos d’elle nue ou dévêtue. Emily Ratajkowski est connue justement pour sa silhouette mince mais pulpeuse et s’est vue sa poitrine et ses lèvres réduites pour la couverture de Madame Figaro.

Charte LVMH et Kering : un grand pas dans le luxe

Un jour avant la Fashion Week de New York, les deux grandes maisons Kering et LVMH, ont rendu public une charte commune adoptée pour interdire entre autre le recours à des mannequins trop maigres et âgées de moins de 16 ans.

Ces deux maisons de luxe ont à elle deux Gucci, Bottega Veneta, Saint Laurent, Balenciaga, Alexander McQueen, Christopher Kane, Stella McCartney pour Kering et Dior, Vuitton, Givenchy, Céline, Kenzo, Fendi, Loewe, Berluti, Pucci, Marc Jacobs et Loro Piana pour LVMH.

Elle les engage désormais au « bien-être des mannequins et leurs relations de travail ». Ce déclic fait suite à un incident survenu pendant un casting de Balenciaga durant la Fashion Week de Paris en Février. Une centaine de mannequins avaient été forcées d’attendre dans la pénombre d’une cage d’escalier pendant que les directeurs de casting étaient partis déjeuner… Cet incident avait été dénoncé par un concurrent directeur de casting James Scully, dans un post instagram dénonçant cet acte « sadique et cruel ».

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